Repas offert [Ft.Naoto]

J'avais faim, oublié de me nourrir avant de venir dans cet établissement. J'y avait pas vraiment pensé parce que bon, quand l'on vient pour participer à ce genre de jeu, tu as souvent des inquiétudes plus importantes dans ta tête que ton repas du soir. Mais maintenant que mon ventre crie famine, je regrette un peu. Voilà pourquoi je pris la décision de me rendre dans la cuisine.

Mais hors de question de se nourrir avec le premier truc me venant à portée de main. Pour une fois que j'avais de quoi manger, contrairement à dehors où l'on doit rationner ce que l'on trouve, j'allais me nourrir comme un roi. Récupérant une planche à découper, je m'affairai à découper quelques légumes, puis la viande. Faisait longtemps que je n'avais pas cuisiné, pas vraiment le temps à cause de ce qui s'est passé dehors.

Pendant que je continuais à préparer mon repas, je repensais à ce que j'avais dû donné comme impression. Sûrement pas celle d'une personne forte et sérieuse, j'imagines. Je regretterais peut-être plus tard d'avoir agi comme ça mais bon.

La porte s'entrouvrit, je réagis immédiatement. Empoignant deux assiettes, je les remplis de riz tout d'abord, puis verse le curry, que je préparais depuis tout à l'heure, par dessus.

- Dépêche-toi, ça va refroidir.

Qui que ce soit derrière cette porte, qu'il vienne se remplir la panse, histoire que je mange pas tout seul.

Cette journée fut vraiment bien remplis.. Nombres de discussions, de découvertes et de nouvelles personnes à rencontrer. Bien que mes pieds, souffrant d'avoir parcouru entièrement la première zone, étaient fatigué, je marcha vers un nouvel objectif, beaucoup plus noble que tout les autres : La quête...De Nourriture.

Je n'avais rien mangé depuis plusieurs jours, et le fait d'être concentré sur plusieurs choses plus ou moins importante m'eurent dévié de ce besoin primaire qu'est la restauration. Je marcha alors en direction de la cuisine, mon ventre faisant encore plus de bruits que mes propres pas. Puis, une délicieuse odeur guida mes pas vers un paradis certain.. J'avança alors les cuisine, totalement posséder par ce magnifique fumée.

"Excusez-moi pour l'intru-.. Oh. Yû-san, c'est ça ?"

Je referma la porte derrière moi, écoutant ses paroles. Apparemment, il avait lui-même préparer ce plat à l'air succulent, et semblait m'y inviter. C'était assez soudain et je me sentais presque gêné de venir comme cela. J'avança alors doucement, ne sachant ni quoi dire ni quoi faire. La fatigue, sans doute, rendait mes actions confuses..

"C'est toi qui à cuisiné ça ? Ca..Sens vraiment très bon !"

J'analysa alors rapidement la corpulence du plat devant moi. Du riz, du curry.. "Mon plat favoris..Aaaah..." pensais-je alors, me léchant les babines discrètement. Bien que méfiant, je doutais que le plat fut empoisonné. Oserais-je y gouter ? Après tout, je ne connaissais pas Yû tant que ça.. Bien, peut être pouvais-je lui accorder ma confiance.
Je continua alors a penser, restant a proximité de ce plat qui me donnait réellement faim, sans pour autant y toucher.

N'importe quelle scène pouvait paraître suspecte ici, alors qu'une menace de mort plane au-dessus de nous. Et donc, quand un inconnu vous offre une assiette, la première question qui vient, c'est de savoir si elle est dangereuse. Et j'imagine que mon invité, Naoto, ne fait pas exception à cette généralité. Ou bien étais-ce une tout autre émotion ?

Je pris en main une cuillère et enfourna une bonne part dans ma bouche, puis redirigea mon regard vers le jeune homme.

- Pas faim ? Parce que si tu ne te dépêche pas, je prends ta part.

De ce que j'avais pu comprendre avec la retransmission télévisée des Danganronpa à la télé, Naoto était un meurtrier lors de l'un de ces jeux, mais avait réussi à s'en sortir. C'est le genre de gars que l'on préfère avec soi que contre soi actuellement.

Détournant le regard, sans savoir s'il avait pris ou non l'assiette, je posa mon menton sur la paume de ma main.

- Dis-moi Naoto, qu'est-ce qui t'as poussé à rester vivant dans ce monde dévasté ? Surtout après ces jeux auquel tu as participé, qui aurait pu t'achever mentalement ?

Je repris une cuillère puis me retourna vers lui.

- Enfin, rien ne t'obliges à répondre.

- Pour tout te dire, c'est moi qui cuisinait chez moi à l'époque, donc il fallait que je m'entraîne pour donner un bon goût à mes plats.


Pendant qu'il m'expliquait ses raisons, je continuais à avaler le contenu de mon assiette, en sachant moi-même que cette fameuse question allait arriver. Pourquoi suis je venu ?

- Non, je n'ai jamais participé avant aujourd'hui à un Danganronpa, j'ai quitté la Hope's Peak Academy avant la grande catastrophe. Mais mon frère lui, a participé à l'un d'eux, et a trouvé la mort, après avoir tué sous l'influence de ce désespoir. C'est ce pourquoi, je suis venu ici, arrêter ce mal.


Je ne lui mentais qu'à moitié en lui disant cela, c'était effectivement l'élément déclencheur de mon arrivée ici. Mais mes intentions sont bien autres, avides de pouvoir et d'envie. Puis bon, si c'était réellement l'Utimate Psychanalist, je lui raconterais la réalité si il réussit à me mettre à jour. Car moi-même, je savais qu'elle était mon tic nerveux. Dés que je commence à paniquer, il me faut quelque chose pour calmer cela, et donc, je me met à jouer automatiquement avec quelque chose à portée avec ma main sans y faire attention. Preuve, la cuillère que j'avais en main faisait plusieurs tours actuellement.

- Ça te dirait de tenter d'apprendre à cuisiner avec moi un plat sucré, histoire qu'on puisse se manger un dessert tant que l'on y est ?


J'avais encore faim, et mon curry était terminé. Il me fallait un truc sucré en plus, si je veux avoir l'impression d'avoir mangé un bon repas.

- Burp.

Voilà, ça fait du bien quand ça passe. Mais bon, j'viendrais pas m'étonner quand on critiquera mes bonne manières. Mais bon, c'est pas dans la situation où l'on est actuellement que je risque de me soucier de ça.

- Dans le cas d'un apprentissage, le fraisier serait parfait ! En plus de ça, on a des aliments frais, autant en profiter.

Bien qu'il soit digne de méfiance, Naoto était vraiment quelqu'un d'appréciable, me poussant à en découvrir sur lui. J'aurais apprécié le rencontrer autre part qu'ici, quand la mort ne nous oppressait pas encore. Mais bon, ce qui est fait. Je me dirigea vers les ingrédients et commença à cherche les ingrédients nécessaires à la recette. Tant d'aliments frais, de choses à manger, sans avoir à sacrifier une partie de son repas pour autrui. J'avais l'impression d'avoir enfin eu une pause méritée, après tout ce temps à mener ses hommes pour sauver le plus de vie possible, à aider pour le bien de tous.

Tandis que je continuais à prendre ce dont j'avais besoin, je posa encore une fois une question à Naoto.

- Au fait, Naoto, tu as un frère toi ? Ou une sœur ?

Les ingrédients prêts et les ustensiles sortis depuis le début du repas, je pris en main un couteau et dirigea sa lame en direction de Naoto.

- Non, oublie ma question en fait, et viens couper les fraises plutôt !

- Pas tant que ça, je cherche surtout à alimenter la conversation. Mais c'est vrai que tu m'intrigue, j'aimerais en apprendre plus sur toi.


Okay, cette phrase paraissait carrément suspecte. Pas moyen de se rattraper par autre chose ?

- Euh, par là je veux dire que je commence à pas mal t'apprécier et que j'aimerais me rapprocher de toi.


Je me trompe où je viens carrément de lui faire une déclaration à l'instant ? Mais qu'est-ce que je viens de dire ?! Le malentendu est passé de suspect, à bien pire. Comment je vais rattraper ça ? J'vais éviter, risque d'être encore pire.

- Bon, si on commençait à cuisiner, comme je te l'ai dit plus tôt, commence à couper les fraises, après les avoir laver. Pendant ce temps, j'vais faire la pâte pour la recette de base.


Un saladier à la main, j'ajoutais tous les ingrédients nécessaires à la préparation, puis armé de mon fouet, remuait le tout.

- Mais c'est que tu te fous de moi en plus ! C'est uniquement un malentendu, en profite pas pour te moquer de moi.

Je lui toqua ainsi avec très peu de force la tête grâce à mon fouet, enduit d'une pâte qui était bien partie pour coller à ses cheveux sombres. On ne joue pas avec la nourriture, me dira-t-on, mais c'était bien trop tentant, surtout après ce coup là. Je n'osais même pas tourner la tête, craignant de partir dans un fou rire. Je restais cependant sur mes gardes, je n'étais pas à l'abri d'une quelconque riposte de sa part. Parce que bon, pour en avoir fait l'expérience, les fraises, ça tache, et pas qu'un peu, mon uniforme de collège en aura gardé la trace toute l'année, à cause d'un malencontreux accident. Mais bon, j'vais pas ressasser mes années d'enfance, cette époque calme et paisible est passée depuis longtemps.

Toujours sans lui adresser un regard, je fit à Naoto des excuses aussi vraies qu'un discours de politique.

- Désolé Naoto-kun, mon fouet m'as échappé, j'espère que je ne t'ai pas taché. En tout cas, appelle-moi quand tu auras finis les fraises.

-Wahahahahaha !

Cette fois, c'était parti comme ça, j'étais parti dans un fou rire en voyant le psychologue. Puis surtout à cause de son "Papâtissier". Je suis du genre à rire très facilement en vérité, surtout avec ce genre d'humour bêta. Mais cependant, ça faisait bien longtemps que je n'avais pas ri comme ça, on était pas vraiment d'humeur à ça dehors. Alors pour un coup, je pouvais me le permettre, bien que je me permette déjà pas mal de choses. Mais bon voilà.

- Place-les au frais puis fais bouillir une demi-bouteille de lait ! Pendant ce temps, je vais m'occuper de faire cuire la pâte.

Me munissant, en plus de la plaque de cuisson, d'un rouleau à pâtisserie, je me mis à étaler la pâte précédemment préparée, en prenant soin à en utiliser un maximum. Puis ensuite, vlam, au four, pour un bon quart d'heure.

Puis je rejoignis ensuite mon commis de cuisine, qui excellait dans l'art du découpage. J'ai déjà vu plus rassurant comme spécialité !

- Hmm, Naoto, j'voulais encore te poser une question. Tu as déjà eu un rêve ? Et si oui, lequel ?

Naoto ayant fini son boulot, je versais dans la casserole les ingrédients essentielles à la formation d'un des composants du dessert. Je laissait ainsi cela reposer le temps que la pâte finisse sa cuisson. Je me retournais alors vers Naoto, pour écouter sa réponse à ma question.

- Je comprends, moi-même, retrouver certaines personnes me rendraient particulièrement heureux.

Puis le jeune homme me posa la même question, mon rêve à moi. Mon visage se mit ainsi à arborer un sourire plutôt inquiétant, comme empli de folie, que je recouvrais d'une de mes mains.


J'accompagnais ces paroles de mouvements avec mes mains, dont le dernier me valu une altercation avec le plan de travail, qui possédait une puissance incomparable. Ma main fut ainsi blessée et j'exprimai à haute voix ma douleur.

- Aïe ! Mais c'est que ça fait mal !

Reprenant ainsi cette attitude simplette que les gens avaient l'habitude de voir, cet étrange sourire partit de mon visage.