Un lieu digne de Morphée.

César est parti de la bibliothèque depuis quelques instants déjà, et entra dans sa chambre...

Elle était plutôt spacieuse, jamais il ne put se permettre tant d'espace pour dormir à la bibliothèque. Elle avait des coloris qui piquaient un peu les yeux, mais cela changeait avec l'univers terne qu'il a du traversé. Un lit, un bureau, une table, une chaise. Tout ce dont il avait besoin pour l'instant. Il manquait cependant de l'encre de Chine, son encre favorite, et du papier à lettres. Cela fait moins d'un jour qu'il est ici, et déjà, il se demandait comment allait sa demoiselle. Advienne que pourra, il en rechercherait plus tard. Pour l'instant, il manquait autre chose, qu'il apportera lui-même plus tard, mais tout de même le plus tôt possible: des livres, par dizaines, pour que ses jours et ses nuits puissent être complétées de pages de lectures, certes connues, mais toujours intéressantes.
Il nota la présence d'une petite boîte à musique sur sa table, décorée avec grand soin par un amateur passionné probablement. Il en joua. La mélodie qui en sortait était "La vie en rose". Chef-d'oeuvre du début de la musique populaire française, chantée par Edith Piaf. A l’écho de celui-ci, il larme coula de ses yeux, puis deux, trois, cinq, dix... les gouttes devinrent torrents, qui devinrent cascades. Il pleurait. C'était l'unique chanson qui le faisait pleurer et qui n'était ni du jazz, ni de la musique classique. Mais Dieu qu'elle était belle. Il se souvenait de la première lettre de son admiratrice, qu'il lisait sous l'écho de cette même chanson. Son image s'est gravée en même temps que cette chanson, qui, au départ, ne lui faisait rien.
Il se reprit en se rappelant que le jeu était diffusé au monde entier. Il sécha ses larmes, se tourna vers la caméra, et mit sa main sur son cœur. Se symbole avait une double dimension: pour la populace, cela signifiait que l'espoir n’abandonnait pas; mais pour ELLE, c'était pour dire qu'il ne l'oublierait pas.