Homme parfait, Chambre parfaite

Chambres...
Chambres...
Chambres...
Ah! Voilà!
Les chambres.

Jinsei...
Jinsei...
Jinsei...
Ah!
Non, mauvais Jinsei.
Désolé, Ma Chère Imouto.
Ce n'est pas toi que je cherche.

Kirei...
Kirei...
Kirei...
Ah!
Il était temps!
C'est à croire que je n'ai aucun sens de l'orientation...
Enfin, plus ou moins.

Bon, bon, bon, je suppose que je devrais nourrir le cliché et aller visiter le trou dans lequel je dois rester pendant mon séjour spatial. Ah la la, je n'ai vraiment rien à faire, semble-t-il. Si je peux me permettre un commentaire avant même d'entrer dans "ma" chambre, c'est que le 8-bit est vraiment une triste chose. C'est vraiment un cas de compression destructive que nous avons ici. Soupire... Ils auraient pu au moins faire un effort pour préserver ma splendeur, c'est tellement plus difficile de la perdre que de la préserver, non? Enfin, c'était le commentaire. Je ne vais pas divaguer sur une image moche. Elle est moche, voilà. C'est dit. Enfin, pensé. Par tout le monde, sans doute. Bref, allons-y, entrons, avant que je commence à m'ennuyer encore plus.

Ainsi, j'ouvris sans plus tarder dans la chambre qui m'était destinée, simplement pour me retrouver face à ce que je connaissais bien, simplement en format beaucoup trop petit. C'est un des nombreux désavantages de se baser sur les histoires de Chisei, je suppose. Histoires moches, chambres moches. Mais bon, comme j'ai dit, au moins elle est décorée à mon goût. Là est le moment où vous vous demandez quel est le goût décoratif du plus grand physicien que le monde ait connu, non? Pour rendre ça simple, ma chambre ressemble un peu à une cellule d'asile. Eh oui, c'est le moment ironique et hyper cliché où vous allez confondre folie et génie. Que vous êtes prévisibles, c'en est lassant. Laissez-moi le temps de décrire la salle un peu plus en détail, avant de tirer des conclusions aussi pittoresques.

Essentiellement, tout est soit blanc, soit noir. Un code assez simple que je décrirais plus tard. Les murs sont blanc. Le sol est blanc. Le plafond est blanc. Une douzaine de tableaux amovibles blancs font le tout de la chambre, situés près des murs. Le reste et noir. Le lit, la table, les tables de chevet, les lampes, les armoires et ainsi de suite. La salle de bain, malheureusement, n'obéit pas à ce code et garde son style fade tel que vu dans les films. De toute façon, mon code n'aurait pas à s'appliquer dans une telle salle, donc ce n'est pas une grande perte. Voyez-vous, mon code est simple: on peut écrire sur le blanc, mais non sur le noir. D'où l'aspect assez psychotique de ma chambre pour les yeux de novices. Et, je dois le dire, je suis content "qu'ils" ont su préservé la splendeur de ma chambre, au moins. Car, dans mon ancienne chambre, tout comme dans celle-ci à présent, les murs et les tableaux sont entièrement couverts de calculs, de schémas, de formules et de tous autres chefs-d'œuvre que mon esprit a su créer. Malheureusement, je n'ai pas encore eu besoin du sol et du plafond, mais je réserve ces espaces au cas où. N'empêche aussi que la quantité de projets en cours (projets qui resteront en cours tant que je ne trouve pas de l'ununoctium stable en assez grandes quantités), ainsi que les outils et habits qui traînent pour les faire progresser (il faut toujours être sécuritaire avec l'électricité et, espérons un jour, le nucléaire), n'aident pas l'image de cette chambre. Mais je vous assure, tout est à sa place, tout a son ordre, bien qu'ésotérique pour vous, pauvres gens.

Lorsqu'il est question de possessions personnelles, ils semblent avoir aussi préservé tous mes biens. D'abord, beaucoup de crayons marqueurs, évidemment. Puis, un gramophone avec une bonne collection de disques en vinyle pour accompagner mes moments de réflexion et de travail intense. Ensuite, une petite bibliothèque avec mes lectures préférées. Nul besoin de vous faire une liste, vous ne les reconnaîtrez sûrement pas. Suffit de dire qu'il s'agit soit d'œuvres scientifiques, soit d'œuvres philosophiques. Rien de ces contes et fictions inutiles. Cependant, je tiens à mentionner que je garde une copie de ma thèse avec moi. C'est un plaisir personnel de relire son plus grand succès, de revivre le meilleur moment de ma si courte vie. En parlant de succès, il y a l'étagère, qui contient les différents et nombreux prix que j'ai obtenus à travers les deux années qui ont précédé mon entrée à la Kibougamine, dont mon prix Nobel. À côté de cette étagère se trouve un porte-alcool de taille assez modeste (c'est à ce moment que la cave à vin familiale me manque le plus). Non pas que je bois, -et il faudrait vraiment être un imbécile pour le faire- mais je préserve les champagnes, les scotchs, les cognacs et autres alcools qui valent plus que les maisons de certains comme d'autres souvenirs, comme mémoires de nombreux cadeaux. Enfin, il y a mon garde-robe, rempli majoritairement de copies de mon habit actuel, (Qui a besoin de plusieurs costumes lorsqu'on est toujours excellents dans un seul?) mais aussi de quelques vêtements plus formels, que je doute utiliser, compte tenu des circonstances.

Puis, lorsque je m'approchai de mon lit, je vis une lettre sur ma table de chevet. Je l'observai et c'est sans grand délai que je réalisai que son contenu était toootaaaleeemeeent inutile. C'est aussi à ce moment que je réalisai que ça fait des MINUTES que je perds mon temps à observer une chambre que je connais déjà, à lire une lettre qui ne m'intéresse pas, en somme, à perdre mon temps! Est-ce tout ce dont ce jeu sera? Une grande perte de temps? C'est in-ac-cep-table! Je refuse de gaspiller autant de temps, tandis qu'il y a tant de choses à faire!

Alors, c'est en lâchant un soupire bien exagéré que je retournai "explorer" le reste de la station spatiale...