L'antre de la reine des morts

La première chose que tu remarques en rentrant dans ta chambre est un petit coffret posé parterre, juste en face de toi. Curieuse, tu la prends entre mains et l'examines sous toutes ses coutures, fait d'un joli bois blanc et aux arabesques noires des plus raffinées. C'est en l'ouvrant que tu découvres la surprise : c'est une boîte à musique. Une petite mélodie se joue, tu en glousses, vraiment adorable. Tu la poses sur le meuble le plus proche de toi, une table de chevet. Laissant la douce musique t'accompagnée dans ton étude de la chambre.

{ La mélodie }

Tu observes d'abord la pièce en général. Plutôt spacieuse, au grand sol damier et aux murs couverts d'un clair papier-peint avec des motifs intéressants, d'un style baroque, si tu ne te trompes pas. Tu passes un rapide coup d’œil dans la pièce. Il y a peu de meubles, très centrés sur l'esprit gothique, et aux teintes principalement noires et blanches. Il y a quelques mobiliers qui te marquent, à cause de leur beauté, de leur originalité ou encore leur importance pour toi.

Il y avait un grand lit à la literie éclatantes, fait d'un bois sombre, vernis, dont la monture représente des tas et des tas de ronces, rappelant le conte de la Belle au Bois Dormant ; deux cercueils blancs modifiés pour servir de siège, de fauteuil ; une coiffeuse ténébreuse, qui t'avait fait de l’œil à cause des imposantes ailes de démons qui décorent le miroir. Tu ne t'es pas trop attardée sur le reste, comme la commode, l'armoire ou les tables.  

Tu apprécies beaucoup les petites décorations faites. Les crânes posés ci-et-là, les nombreuses bougies alignées ou encore les deux-trois vases comportant des cosmos chocolats, tes favorites. Tu en respires l'odeur avec une grande joie. Tout allait bien, jusqu'à ce que tu décides de t'attarder sur un certain mur.

Sur ce mur, se trouve quatre portraits funéraires. Celui de ta mère, celui du Croque-mort, celui de son fils et enfin celui de ton premier amour. Tu restes figée quelques minutes, complètement ahurie. Puis soudain, tu commences à rire, d'un rire malsain, fou. Tu te laisses tomber sur le sol froid, te recroquevillant sur toi-même. Ton hilarité se saccade par des reniflements, se changeant en sanglots. Tu pousses des gémissements de souffrances, tu as mal à l'intérieur de toi, si mal. Tu as l'air si misérable à cet instant précis. Dans ta tête, un seul mot y résonne : Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'on t'a fait ça ? Pourquoi est-ce qu'on te provoque une telle douleur ? Pourquoi est-ce qu'on doit te rappeler qu'ils sont tous mort par ta faute...?

La boîte à musique cesse.