RP de lancement

Les visages ne mentent pas.

Tu n'étais plus un enfant ou un adolescent, une fille ou un garçon mais, une femme de haut rang âgée d'à peine 20 ans, Esmeralda Denissov. Malgré ta jeunesse tu étais une dame respectée par son statut d'héritière qui te promettait un avenir où l'avarice aurait raison de toi, toi la personne bienveillante qui déteste sa position sociale. Toutefois, tu y as trouvé une utilité pour te rendre dans un jeu morbide de ton plein gré pour des raisons personnels. Comme tout le monde, tu t'évanouis puis tu te réveilla vêtue comme à ton arrivée et accompagnée de ton ombrelle qui ne te quittait plus. Tes tortionnaires étaient bienveillants. C'est ce que tu pensas un court instant avant de te rappeler tout ce que tu vis à la télévision. Tout devait s'arrêter.

Réunie avec les autres, tu tendis les oreilles et ouvrit grand les yeux pour obtenir un maximum d'information. Étrangement, tu sentis un malaise lié à ton âge. Tu semblais l'une des plus âgées au milieu de tous ces jeunes. Tu ne tuerai pas mais, les autres pourraient perdre leur self-contrôle par leur manque d'expérience et de retenu. Puis participer à un jeu ne les immunisé pas à cela, surtout ce Naoya. Tu ne l'aimais pas mais, il n'était pas le seul. Quelques uns, par leur comportement, t'arrachèrent une grimace avant de te ressaisir, d'autres, dans leur manière d'être te donnèrent l'envie de les préserver, de les protéger.

" Esmeralda, je suis la Super Highschool Level de l'orthographe. Enchantée de faire votre connaissance. " Tu mentis volontairement sur ta spécialité pour ne pas creuser l'écart que créait ton âge, si ton statut social était su, l'envie et la jalousie pouvaient entraîner ta perte. Tu en avais conscience et tu préféras agir avec méfiance pour ta propre sécurité. Tu omis ton nom pour qu'ils ne fassent pas le rapprochement avec ton statut et resta simpliste pour ne pas trop en dire.

" C'est encore plus sordide comme jeu. Mais nous avions connaissance du risque en venant jusqu'ici. Soyons prudents. " Malgré ta volonté d'encourager les autres, tu ne réussis qu'à afficher un regard peiné. La moitié des personnes présentes ici mourront et tu pourrais en faire partie. Et l'autre moitié pourrait être composée des tueurs. Tu devais garder la tête haute et espérer ne pas attirer l'attention pour atteindre tes objectifs.

Je ne pensais pas que j’allais dire ça un jour, mais je dois retourner à Kibougamine.

Et retourner à ce fichu jeu.

C’est une idée définitivement suicidaire, mais trop de choses sont en jeu. Dès que j’ai vu l’annonce de Kijo, qui invitait les rares survivants de cet apocalypse à participer à un dernier jeu, une bataille finale entre l’Espoir et le Désespoir, je savais que je devais y participer et ce, malgré tous les risques qui y sont inclus. D’abord, parce que je suis inutile dans cette ville. Cela fait bien trop longtemps que je vagabonde dans ce merdier, sans trouver le moindre indice, la moindre réponse à mes questions. Alors, s’il y a bien un endroit rempli de réponses à toutes mes questions, c’est bien Kibougamine. Ce retour aux sources de mes problèmes me donnera sûrement les bonnes solutions. Ensuite, je veux mettre fin à ce foutu « combat » entre des Supers Émotions Avec Des Lettres Majuscules. Le « Désespoir », « L’Espoir », c’est imbécile. C’est imbécile de se laisser dominer par une seule émotion et la proclamer comme source d’un nouvel ordre mondial. Ce qu’il faut, c’est un équilibre. Un peu d’espoir et un peu de désespoir (et non leurs équivalents mythiques et suprêmement grandioses). Je n’ai jamais vécu sous l’étendard d’un ou l’autre de ces nuisances, même pendant ma première participation à cette boucherie. À travers ma vie, je n’ai fait que survivre à travers mon existence, sans avoir le temps de l’apprécier. Et tandis que tout le monde s’engage dans une guerre idéologique, je veux simplement mettre fin à cette merde et avoir quelques minutes de paix et de relaxation dans ma vie. Évidemment, ce désir de calme pourrait m’amener à parler de la dernière raison de ma participation, mais je ne crois pas que c’est nécessaire de me prononcer là-dessus, puisqu’elle est assez évidente et, surtout, assez douloureuse à raconter…

Donc, après avoir caché mes armes dans un des rares lieux fiables de la ville, question de les retrouver lorsque je sortirai de cette école, je me suis retrouvé en face des portes de l’Académie, exactement comme le jour de mon entrée au Sommet de l’Espoir, il y a déjà si longtemps auparavant. Ma vie semble étrangement se répéter : à deux reprises, je me suis retrouvé devant ces portes, incertain des évènements à venir, mais certain qu’ils allaient changer ma vie. Et à deux reprises, je me suis évanoui devant ces portes. Pour le moment, ça manque d’originalité…

Cette fois, je n’avais pas mal à la tête, au moins. Prenant très peu de temps pour prendre connaissance de mon environnement, je me suis retrouvé avec un sentiment d’amertume. Disons que si ce n’est pas l’Académie, la réplique et affreusement similaire. Et c’est désagréable. Les autres jeux  ne se sont pas produits dans l’Académie, alors devait-il en être le cas avec celui-ci? J’ai déjà passé trop de temps dans ces couloirs, à marcher sans but. Le silence et la souffrance de cette époque viennent déjà me hanter. Je cligne des yeux et me secoue la tête. Ce n’est pas le temps d’ouvrir d’anciennes plaies. Contrairement à ma dernière expérience, je n’avais pas de temps libre avant le petit moment d’introduction. Déjà, une voix, celle d’un nouvel ours encore plus pathétique et ridicule que Monokuma, faisait écho dans les couloirs et nous incitait à nous diriger vers le gymnase. Encore. Au moins, nous allons pouvoir passer à l’action plus rapidement et je ne vais pas perdre mon temps à faire des rencontres inutiles (mais qui ont toutefois marqué mon séjour et m’ont coincé avec Kenzo pendant bien trop longtemps). J’espère que cette fois, il n’y aura pas un fichu banquet.

Donc, je me dirigeai lentement vers le gymnase en tentant de me réhabituer à cet endroit, à son éclairage lugubre, à ses couleurs loufoques, à son air lourd. Je ne pris pas le temps d’observer mes pairs, parce que, franchement, ça ne m’intéresse pas. Ça sera bien plus facile de les identifier lorsqu’ils seront tous regroupés. Une fois rendu au gymnase, je repris la même place que j’avais détenue lors de ma première expérience : près de la porte, prêt à partir et surtout, très discret. Nos deux « hôtes » mécaniques, ainsi que Kohan Chisei, que je ne connais que par son apparition dans certains jeux, et Kijo Kirigiri, que j’aurais souhaité soit mort (mais évidemment, ça serait trop facile), étaient déjà présents dans le gymnase. L’ours noir prit rapidement les rennes et partit dans un long monologue Monokuma-esque (cette peluche n’est vraiment qu’une réplique moche avec un nom différent). Il nous expliquait ce qui m’était étrangement évident, qu’on devait tuer pour tuer (sérieusement, si on participe de notre plein gré, on tue de notre plein gré, non?), qu’il y aurait toujours des motivations et ainsi de suite. Il nous passa des ElectroID, avec les nouvelles règles de ce jeu « révolutionnaire » et une règle en particulier attrapa mon œil : la règle 5, concernant les votes et les exécutions. C’est certain qu’elle causera des problèmes, si jamais certains sont assez rusés et sadiques pour bien l’exploiter. Je suppose qu’il faut simplement prier qu’il y a plus d’élèves du côté de « l’Espoir » que du « Désespoir », dans ce cas…

En parlant de mes collègues de classe, je dois dire qu’une chose me surprend et une chose me déçoit chez ceux-ci. D’abord, je suis surpris qu’Alice soit présente. Depuis un temps, je me suis égaré, éloigné, de notre petit groupe et je n’ai pas pris la peine de leur dire au revoir ou de leur avertir que je comptais participer dans ce jeu. Donc, voir Alice ici me laisse perplexe. Pourquoi est-elle ici? Quelle est son but? Combien de temps pense-t-elle survivre?... Je n’aime mieux ne pas penser à cela. Je suppose que je devrais trouver le temps de lui parler, de comprendre sa présence et, peut-être, de l’aider. Ça serait déjà mieux que de socialiser avec ces bouffons, ce qui m’amène au point qui me déçoit : les gens semblent être autant, sinon plus imbéciles (et définitivement plus pervers) que la première bande d’élèves que j’ai côtoyée. Évidemment, je ne dois pas me fier aux apparences et évidemment, certains sont moins pathétiques que d’autres, mais lorsque les conversations de certains tournent autour de la drague ou (mon favori ironique) la poitrine de certains membres, je ne peux pas dire que je suis impressionné. Mais bon, il fallait que je m’y attende, les gens sont plus souvent décevants que surprenants.

La conversation se développait, les gens parlaient, se présentaient, devenaient de plus en plus imbéciles (oui, ça mérite d’être mentionné à plusieurs reprises) et, à force d’écouter, je me lassais déjà de la situation. Je vis un élève partir et j’ai vite réalisé que je devrais faire de même. Cette rencontre ne pouvait pas m’offrir quoi que ce soit d’utile, puisque je n’avais aucune question. Je connais bien ce jeu, ce n’est pas parce que les règles ont changé un peu qu’il faut en faire un cas. Il va sûrement falloir que je change ma façon de jouer, certes, mais je trouverai la solution à ce problème dans un autre lieu, un lieu moins… bruyant. Pour le moment, il y a de l’exploration à faire, même si je connais très bien, trop bien, cet endroit. Qui sait, il y a peut-être quelques surprises qui m’attendent. Ça, et une visite de ma chambre ne sera pas de refus, question de savoir mon niveau de vie pendant ce deuxième séjour en enfer.

Donc, ayant perdu tout intérêt pour ce qui se produisait dans ce gymnase, ce fléau de mon existence à Kibougamine, je m’enlevai du mur auquel je me retrouvais et me dirigeai vers la porte, confortablement près de moi, tel que planifié. Je ne pris pas le temps de me présenter : ceux qui doivent me connaître me connaissent déjà et ceux qui ne me connaissent pas ne méritent pas de me connaître, s’ils sont assez imbéciles pour ne pas remarquer les boucheries étudiantes diffusées sur toutes les télévisions du monde. Lâchant un long soupir, je marchai lentement, calmement, vers cette porte, ne sachant toujours pas  ce à quoi je devais m’attendre de ce nouveau jeu. Meurtres, Espoir, Désespoir, Stupidité, ces choses étaient certaines.

Mais quels secrets attendaient à être découverts dans ce nouveau jeu?

Qu’est-ce qui m’attendait dans ce nouveau monde, pourtant si familier?

Et, surtout, serai-je capable de la sauver?