Entre cauchemar et réalité : désespoir sous les tropiques

-"L'océan... L'ultime rempart..."

Tetsuya ne savait pas depuis combien de temps il suivait le capitaine Sparrow, mais cela lui semblait une éternité qu'il essayait de contenir le stress qui parcourrait ses nerfs.
Du haut de la titanesque forteresse portuaire qui surplombait la côte sur des kilomètres, il pouvait voir les 100 000 galions composant la flotte du Haut vizir Dark Vador progresser à travers les défenses navales qu'ils avaient mis tant de temps à mettre en place. Il transpirait à grosses goûtes, malgré le zéphyr qui soufflait tout autour d'eux.

-"Vois tu l'ami, de tout temps l'homme n'a eu cesse de repousser les limites de son territoire à la conquête de nouveaux horizons..." continua le capitaine en tirant de sa poche une pomme bleue qu'il jeta en l'air, rattrapa, puis croqua avec nonchalance, mâchant la bouche ouverte et bavant de moitié son jus, avant de continuer :

-"Maintenant, l'humanité vogue aux travers des sept mers, "monde des sirènes", ces femmes superbes aux magnifiques corps écailleux d'azur et d'or !"

*Le capitaine s'arrête, puis s'accoude aux remparts de la forteresse en laissant s'échapper un soupir, la bouche dégoulinante d'un jus turquoise. En contrebas, on peut distinguer un nuage de milliers de taches blanches à des kilomètres de la qui sont autant de navires de guerre s'apprêtant à canonner en leur direction.*

-"Finalement... Charmer de superbes femmes mi-humaines, mi-poissons... N'est ce pas de CELA, PRECISEMENT, dont rêve l'homme depuis que pour la toute première fois il a porté son regard vers l'océan ?"

Tetsuya n'écoutait pas vraiment ce que Jack Sparrow essayait de lui dire, scrutant sans relâche l'horizon, grinçant des dents. S'ils ne faisaient rien, tout l'est du royaume serait perdu, pillé et brûlé sans scrupule. Il essayait de réfléchir mais n'arrivait à rien, quand son supérieur le sortit violemment de sa réfléxion :

-"ENSEIGNE HIIRAGI, JE VOUS AI POSEE UNE QUESTION !!!! LE BUT DE LA VIE N'EST IL PAS PRECISEMENT DE CONNAITRE LES PLAISIRS CHARNELS OCEANIQUES ??!!!"

C'est alors que se firent entendre au loin de lourdes explosions. Des dizaines, voir une centaine de détonations retentirent de concert en un tonnerre de décibels, et c'était maintenant une véritable pluie de boulets de canons qui foncaient droient sur eux, telle une pluie de météorites.
Tetsuya plissa les yeux... Il commençait à distinguer ce qui arrivait à grande vitesse sur lui...

-"Des... Des chèvres... ? Qu... Quoi ?"

Il frotta ses yeux puis les plissa une nouvelle fois de plus belle :

-"Des chèvres enflammées.. ?"

Tetsuya s’apprêtait à prendre ses jambes à son cou : virevoltant vers le capitaine Sparrow il tendit le bras la où ce dernier était sencé se tenir mais ne vint saisir que du vide. C'est avec une incompréhension totale qu'il retrouva son compagnon :
Jack était plus loin et tenait de ses 2 mains une gigantesque raquette de tennis, dont le jeune homme estima la taille à près de 7 mètres de haut et de large. Le sourire aux lèvres, il serrait de ses dents une pipe dont érigeait la tête d'un chaton, et arborait une chemise hawaïenne rose qu'il n'avait jamais mis jusqu'ici. D'une main il releva de grosses lunettes de soleil qu'il avait sur le nez et se mis en position pour effectuer un droit.

-"C'est vrai que le lait de vache est moins gras que le lait de chèvre ! Mais il renferme moins de minéraux, de protéines et d'oligo-éléments !!!"

Le capitaine intercepte une chèvre de sa raquette et la propulse sur la flotte ennemie avec une force incroyable

-"Moins concentré en lactose et bien meilleur pour le cholestérol, le lait de chèvre est bien plus adapté a notre consommation de tous les jours mon pote !!!! Ces petites bêtes sont mi-ra-cu-leu-ses, je te le dis !!! D'ailleurs l'homme en général n'est génétiquement pas préparé à digérer le lait de... Hey mon pote, fais gaffe ...!!!!!!!"

Mais il était trop tard.


En se retournant Tetsuya faisait face à une tête de chèvre fonçant vers lui à 300 km/h la gueule béante.


il sentit la langue de l'animal venir lécher son visage de toute son immonde surface avant d'imploser en morceaux de chairs.


Tous ses muscles se raidirent instantanément et simultanéments.


Et ce fut le noir complet...








....







....





Tetsuya poussa un cri de terreur qu'il alla chercher au plus profond de son être et se redressa soudainement, heurtant violemment de la tête une poutre de bois sec qu'il fracassa par la même occasion.

-"OUTCH!!! Bon sang... ouuuuuh..."

Alors qu'il se redressait, le visage couvert de ses mains, une nouvelle fois une surface mouillée et malodorante vint s'écraser mollement contre son nez. Tetsuya était recouvert intégralement de paille et faisait face à un énorme étalon qui ne manqua pas de se raper une nouvelle fois la langue contre lui.

-"Oui, oui, bonjour à toi aussi..." *repousse la tête du quadrupède* "Qu'est ce que c'était que ce rêve ? Il faut que je me calme sur la télévision... Quelle honte...  Totalement indigne d'un artiste martial !" se dit-il en se relevant tant bien que mal.

Le jeune héritier ne reconnaissait rien de l'endroit dans lequel il s'était apparemment assoupi. Comment était-il arrivé la à la base ? Se poser cette question provoqua une douleur qui vint vriller ses tempes à la suite d'un flash.

-"Griiiii... arg !"

Il avait du heurter la poutre un peu trop violemment, ou avait du être forcé de boire avec son employeur actuel, ce gros plein de soupe qui n'arrêtait pas de faire de lui son compagnon de beuverie, et auquel statut on ne pouvait rien refuser... D'ailleurs où en était-il de ce côté la ? Tetsuya fut pris de stupeur, et jeta un oeil à sa montre porte bonheur dont il ne se séparait jamais. Rien. Comment était-ce possible ? Même sous l'emprise de l'alcool jamais il ne se serait séparé d'elle ! Il fouilla ensuite en vitesse la poche intérieure de son veston où il gardait son téléphone portable. La encore, il ne trouva rien. Frénétiquement il se mis a fouiller le box dans lequel il s'était réveillé mais sa recherche fut infructueuse...

-"Quel zéro pointé tu fais... Bravo Tetsuya !".

S'auto-flagellant, il sorti embarrassé de l'étable. Il faisait une chaleur torride et un soleil de plomb régnait sans nuage sur l'étendue céleste. En levant la tête, ses lunettes noires qu'il avait oublié retombèrent sur son nez. Elles devaient être sur sa tête depuis la veille et il en dégagea une immense satisfaction. Tetsuya se sentait nu sans elles. Il se trouvait maintenant au beau milieu... d'une ferme ?... Une étable, un sol sablonneux, des vaches qui ruminent, un potager, des meules de foins bien rangées... Rien qui fit remonter en lui un quelconque souvenir de la journée passée. Un élément cependant ne semblait pas faire parti du décors : un genre de caméra posé sur un trépied métallique se trouvait la, étrangère au décors, faisant des vas et vient en pivotant sur elle même.
Tetsuya se rapprocha, fit signe de sa présence en gigotant en face d'elle, puis vint coller sa rétine contre l'objectif.

-"Bonjour !!!....

Il y a quelqu'un ?!!...

Excusez moi, j'aurai besoin de...".

C'est alors qu'un son désagréable, comme si l'on venait de forcer le son d'un micro, se fit entendre à travers tout l'espace.
"DiNg DoNg DoNg DoNg   .
Le bruit venait a priori d'un haut parleur accroché à un moniteur. A l'écran de ce dernier apparût une ombre étrange dans un bain de parasites vidéo. Bientôt une voix nasillarde se fit entendre.

Bonjour et enchanté de vous connaître, votre directeur vous attend tous sur l'île principale merci de venir.

Le jeune homme resta un moment perplexe, figé sur place. Cette annonce lui était-elle aussi destinée ?
De toutes façon, il n'avait rien a perdre, il fallait bien qu'il comprenne comment il était arrivé la. On le renseignerait certainement sur place. Mais un frisson désagréable venait de lui parcourir le dos. Tetsuya avait un mauvais pressentiment. Bien que pas très loquasse, le garçon pouvait se fier à son instinct aiguisé.

-"Bon ! Et bien... Allons y !". se dit-il a lui même comme pour se rassurer, en se mettant à la recherche de la fameuse "île principale".

HRP (clic ! clic !):