Chapitre III: Musique... Douce musique de mon coeur...

Musique:

Introduction : Comment avais-je pu être aussi bête ? Pourquoi avais-je été si aveugle ? Quand les enfants pleurent pour les morts, ils ont besoin d'évacuer leurs souffrances intérieures, ils en ont besoin, ils croient que le monde s'acharne sur eux alors que même le plus petit d'entre eux ne comprend pas la cause de leur tourment... Pourquoi sont-ils si renfermés ? Ont-ils... peur ? Peur de la réalité ? Terrifié par la vérité qui éblouit les adultes alors qu'eux en ont horreur...

Si l'on privait un enfant de ses rêves, de ses utopies, que ce passerait-il dans son cœur ? Dans son âme ? Serait-il brisé ? Changerait-il ? Suivre son instinct et ses rêves, pourquoi ne pas le faire ? Quand le frein de la vie vous attrape, il est inutile de se débattre, vous souffrirez quand même... L'enveloppe charnelle des désirs enfantins se fracturera d'elle-même, alors pourquoi l'enlever de force serait si cruel ?

Quand la maturité entre dans l'esprit d'un petit enfant qui vivait ses rêves, sa personnalité change, sa rancoeur contre le monde qui le déteste croît fortement, pourquoi a-t-il cette haine dans le regard... Contre ses parents qui l'ont aimés, qui lui ont donné vie... Pourquoi est-il en colère ? La rage existe-t-elle réellement ? Les utopies sont consacrées à son avenir, il rêve de choses réelles et pourtant, il a peur que tout ceci s'arrête, de perdre son enfance dans un recoin de sa mémoire... L'oublier à tout jamais...

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J'ouvrais les yeux et observais ce qui m'entourait, une vague illusion, un rêve rien de plus, pourquoi je pleurais dans ce cas ? Venais-je de penser à tout ceci dans mon sommeil ? Naoya était mort... Pourtant j'étais différente, j'avais l'impression que quelque chose de bien plus grave allait arriver, la peur d'un événement encore une fois éphémère, les pleurs ne servent à rien, Anna me l'avait pourtant dit...

Comment puis-je arrêter de pleurer alors que mon cœur me le dit ? C'est comme si on vous interdisait de manger pour la simple et bonne raison que vous avez faim, les larmes sont un besoin vital, parfois, il faut qu'elles coulent … Parfois, il faut … Pleurer pour rire après. Après la pluie le beau temps, ainsi était organisé le temps, pour le tempérament des autres, c'était exactement pareil !

J'entendais de la musique, je me dirigeais vers celle-ci, Alice Statice, élève guitariste... Un pincement au cœur me fit signe de rester à l'écart pour le moment, j'écoutais cette musique pendant un long moment, étrangement elle me faisait tressaillir et parfois me donnait des spasmes de chagrin... Je suis comme les autres, il me faut les pleurs pour rester joyeuse le reste du temps... Sous cette oursonne se cache quelqu'un de sensible... Il ne faut pas se fier aux apparences, par moment le cœur se sert sans raison...

« Cette musique... »

Je m'approchais d'Alice, mes larmes ne coulaient plus, mais ma fourrure qui bordait mes yeux étaient mouillés des anciennes gouttes salées... Je soupirais tranquillement puis m'approchais de la musicienne, je penchais la tête et demandais :

« Je n'ai pas encore eu l'occasion de te parler, Alice, tu es l'une des gagnants du Danganronpa 1... »

Je déglutis lentement histoire de me calmer.

« Que penses-tu de ce jeu ? Des gens qui t'entourent ? Penses-tu être à la hauteur des demandes des autres ? Ton cœur chavire-t-il comme le mien lorsqu'il se remémore les morts de cette infâme mascarade ? »

Des morts. Encore des morts. Toujours des morts. Des gens, morts, à cause de cet enfoiré de jeu. Et d’autres, encore en vie, qui, si cela se trouve, méritent amplement plus de mourir. Personne ne sait qui est bon ou non. Et personne ne connait les raisons qui ont poussées les meurtriers à assassiner d’autres étudiants, sans pour autant les détester à ce point.
En fait, même si je ne le montre pas, j’ai peur. Peur que Sho ou d’autres élèves aussi adorables que ce cher Naoya ne meurent dans cette partie macabre. Peur de ne pas ressortir vivante de cet endroit. Et par-dessus tout, je suis inquiète… Je me demande réellement ce qu’il devient, et surtout pourquoi il n’est pas présent aujourd’hui, en ces lieux. Mon dieu, Kenzo, que deviens-tu… ?

Avançant lacement dans les couloirs du second étage, mon corps se dirigea de par lui-même en direction d’une des pièces. Ce n’est qu’après être rentrée dedans que je compris que j’étais dans une morgue… Et bien, quel endroit charmant et accueillant. Je réajustai mon étui à guitare sur mon dos et inspecta la salle du regard. Je me demande vraiment pourquoi je suis rentrée là-dedans, et surtout pourquoi j’y reste. Enfin, c’est un endroit assez clos, et étant donné que c’est une morgue, je ne pense pas me faire déranger. Alors, autant me m’installer ici pour au moins une petite heure ou deux..!~

Sur ces pensées, je déposai mon étui à terre, l’ouvrit et pris soigneusement ma magnifique guitare pour l’accrocher à mon cou. Des partitions en vrac trainaient en dessous de mon instrument. Vite fait, je les ai classées par date. Quand on est habitué, ça va plutôt vite. Un des feuillets attira mon attention… Des feuilles abîmées sur les bords, plissées, je dirais même froissées pour certaines. Mais encore parfaitement lisibles. Je m’en rappelle… C’était lorsque j’étais encore dans les ruelles de la ville détruite. Peu de temps avant de revenir en ces lieux.

https://www.youtube.com/watch?v=Qp3acWyAaA8

Alors que je commençais à gratter mélodieusement les cordes de ce divin instrument, ma voix se mêla aux sons de ma guitare. Les paroles de cette chanson ne sont que le reflet de mes pensées… Le manque d’une personne qui a toujours été là pour vous… Quel sentiment douloureusement violent. Je ne puis endiguer mes larmes plus longtemps… La peine est trop importante, et le sentiment d’absence trop lourd. Les seules personnes qui comptaient pour moi ne sont plus à mes côtés. Seuls Sho et Kenzo sont, plus ou moins, présents. Je me sens perdue. Délaissée. Et n’arrive pourtant toujours pas à réaliser que j’ai perdu mes amis à jamais…

L’air de cette chanson n’est pas si triste que ça. Mais les paroles… Elles ne sont que le reflet de mon âme perdue…  Tourmentée. Paroles qui, de base, n’ont rien à voir avec l’accompagnement à la guitare, mais qui au final se marient plutôt bien. La partie instrumentale aiguaie la partie chantante. Et comme toute bonne chose, ça a une fin… Expliquez-moi : Comment fais-je pour me couper à la dernière note ?! Je crois que je vais changer de marque pour les cordes de mes guitares. Ça commence à bien faire !

Enfin, un pansement, et c’est fini. J’enlevais ma veste et essuya mes larmes sur mon bras. Ces silencieux sanglots ne doivent être vus par personne. Ici, le mieux est de cacher ses émotions. Une personne faible se fera plus rapidement tuer. Et moi, je dois vivre. Pour eux. Pour ceux qui tiennent encore à moi. Et pour venir en aide à ceux qui en ont besoin et qui le méritent.

« Cette musique... »

Je fus prise d’un sursaut en entendant cette légère voix… Qui était-ce ? Chantais-je si fort que ça pour que quelqu’un m’ait entendu ?

« Je n'ai pas encore eu l'occasion de te parler, Alice, tu es l'une des gagnants du Danganronpa 1... »

Quel soulagement… Ce n’est pas un humain… En voyant arriver l’oursonne blanche, je lui sourit gaiement.

« Effectivement. Et j’en suis navrée. Je n’ose pas aller vers les gens et engager la conversation… Surtout par dans ce genre d’établissement où la moindre parole peut vous causer la mort. Je pense que tu peux comprendre ça… Enfin, que me vaut l’honneur de ta rencontre ?~ »

https://www.youtube.com/watch?v=NMeF8zmoLq4

« Que penses-tu de ce jeu ? Des gens qui t'entourent ? Penses-tu être à la hauteur des demandes des autres ? Ton cœur chavire-t-il comme le mien lorsqu'il se remémore les morts de cette infâme mascarade ? »

Je sentis mon cœur faire comme un léger arrêt dans ma poitrine à l’entente de cette dernière phrase… Mon avis ? Sur ces atrocités ? Il y aurait bien trop à dire là-dessus.  Néanmoins, c’est un sujet intéressant. Très intéressant… Que j’accepte volontiers d’aborder en la compagnie de Shirokuma, qui de toute évidence est une personne du côté du bien. Cessant de sourire, je pris à mon tour la parole :

« Ce jeu… est juste sournois et malsain. Atrocement hideux, et contrôlé par la personne la plus sadique qui puisse exister en ce bas-monde… Les élèves ici, peu importe leur passé, ne méritent pas de vivre une telle chose. Un tel désastre, une telle calamité… Et… Je ne pense pas être à la hauteur. Je suis juste faible. Je ne suis là qu’en tant que soutiens moral. A part ça, je suis plus qu’inutile. J’aimerai tellement venir en aide aux autres étudiants victimes de cet endroit… Mais je ne peux rien… »

Je marqua une petite pause avant de reprendre avec une expression des plus mélancoliques, tête baissée sur ma guitare bleutée…

« Malgré mon sourire quasiment permanent, mes sentiments sont bien différents de la joie et de l’espoir.  Je suis au bord du gouffre en ce moment même. En cessant de me ressasser les moments d’entant. Me faisant souffrir moi-même, par le simple pouvoir de mes souvenirs heureux, que je ne pourrai plus jamais revivre… »

J’ai alors relevé la tête et souris, laissant une larme s’évader, coulant le long de ma joue.

« Et pour toi, ça doit être dur aussi… N’est-ce pas ? Voir des étudiants s’entre-tuer… Quel spectacle terrifiant…»

Musique:

*Je rêve d'un monde sans peur et sans pleurs,
Je rêve qu'un jour toi et moi puissions être à nouveau réunis.
Je rêve d'un jour heureux où il n'y aura plus jamais de terreur,
Un monde unis sous l'emprise de cette mélodie.*

Introduction : Quand le ciel pleure sur nous, qui pourrait nous aimer ? Quand ce monde vous hurle dessus, quand tous vous prennent pour quelqu'un de normal, ou bien vous rejette comme si vous n'étiez qu'une simple ordure, quand la tristesse vous gagne, vous voulez retenir vos larmes... Un jour quelqu'un m'a dit qu'il fallait rester le plus neutre possible pour ne pas dévoiler sa faiblesse aux autres...

Si un jour cela vous arrive, lorsqu'un jour vous comprendrez vraiment que retenir ses sentiments ne sert à rien, quand un jour vous verrez à quel point pleurer est important. La personne sans cœur à qui j'ai parlé ne connaissait pas tout ce que j'avais enduré, cette douleur qui l'acérait mon cœur, mon âme pleurait jour et nuit...

Quand elle est partit, la douleur qui m'avait envahit était plus forte encore que ses paroles blessantes, je ne me souviens plus de rien... Mes yeux piques, mes larmes coulent sur mes joues. Comme si le monde entier me huait et m'entraînait vers les ténèbres, comment puis-je rester sans rien faire ? Comment puis-je continuer tout ce carnage indéfiniment ? Je pensais que lorsque je sortirais tout irait pour le mieux, que nous construirions un nouveau monde, mais celui que j'ai découvert était le pire de tous...

Guerre, soif de sang, pleurs, tristesse, mélancolie, suicide. Pourquoi ? Pourquoi ne peuvent-ils tout simplement pas aimer ? Reprendre espoir ? L'ont-ils délibérément perdu ? Pour toujours ? Que s'est-il donc passé durant mon absence ?

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J'écoutais ce que me disait Alice, cette fille était vraiment perdue, penchant entre la lumière et les ténèbres, entre l'espoir et le désespoir, pourquoi n'avais-je pas agit au bon moment ? Elle voulait elle aussi les sauver, c'est ce que j'essayais de faire, mais tous mes gestes étaient vain, comme si j'étais la plus petite chose de ce monde, comme un enfant à qui l'on ne fait pas confiance. Celui qu'on déteste et aime à la fois...

Parfois, pour aimer il faut porter des masques, assumer sa tristesse et sa faiblesse c'est une chose, la contrôler en est une autre... personne ne peut réellement maintenir l'ombre sur son visage...

« L'horreur de ce jeu m'épouvante et me plonge dans la terreur. Pourtant je reste forte pour ne pas montrer ma détresse, du moins j'essaye. Je reste une simple peluche après tout, pourquoi quelqu'un se soucierait de moi ? Je ne suis rien d'autre qu'une aide pour les malheureux et les damnés... »

J'approchais mes pattes de mon cœur pour continuer.

« Je serais toujours une aide pour chacun des élèves de cette école, peu importe leur façon de penser, pour moi... Toutes les vies méritent de continuer de vivre, toute utopie mérite d'être écoutée, tout rêve mérite d'être poursuivit... »

J'écoutais attentivement ce que disait Alice concernant ses souvenirs passés, je soupirais un peu en m'approchant d'elle d'un pas lent, je croisais les pattes en disant d'un air calme :

« Un jour quelqu'un a dit « C'est dans le souvenir que les choses prennent leur véritable place... » C'est dans un souvenir heureux que tu reconnaîtras ceux qui t'aiment réellement, ceux qui veulent ton bien, s'ils sont encore en vie, profite de leur présence à tes côtés, aime-les, soutiens-les et surtout garde-les dans ta mémoire... »

Je murmurais d'un ton faible :

« Tant qu'un souvenir persiste, quelqu'un ne meurt jamais, c'est ce que le désespoir ne comprendra jamais. Tant que des gens vivent dans l'espoir, tant que l'équilibre est maintenu, ils n'arriveront à rien et quand bien même il vous tuerait tous, partisans de l'espoir, l'un d'entre eux perdrait sa vue d'ombre et recommencerait une nouvelle vie remplie de lumière... »

Les ténèbres et la lumières sont cruelles...

Je fermais les yeux et prenais une grande inspiration pour répondre à ce que disait Alice...

« Si j'avais eu le choix, je ne serais pas venu assister à ce spectacle horrifique, sanguinaire et cruel. Pourtant je suis là pour essayer de tout empêcher, je veux vous sauver, comme si vous étiez mes enfants, comme une mère qui s'inquiète sans cesse et qui cherche le bien pour tous... »

Je continuais et finissais mes paroles...

« Comme la lune surveille les étoiles... »