Dormir où l'on doit mourrir? [libre, 2 max ]

Nous, dormir là où l'on devrait mourir?
Nous reposer aux risques de périr?

Cette conversation avec les deux autres t'avaient ennuyé, il n'était pas là. Il fallait t'en douter hein, pourquoi serait-il ici? Lui aussi à surement participer à un jeux comme celui-ci... Y-a-t'il survécut? Au moins tu t'es trouvé un but ici.

Tu marche seule, comme à ton habitude, et découvre une îles qui arborait 16 tentes. Ça doit être là où vous dormez, dans des tentes. Tu te ballada alors pour en trouver une libre et te dirigea vers la tente la plus proche du pont d'où tu venais. Si elle devait avoir un chiffre, elle aurait la 1 d'après toi.
Tu t'assis alors devant, réfléchissant en jouant avec ta natte bleue, la tête baissé.

"J’erre au fond d’un savant et cruel labyrinthe,
Et mes pieds, las d’errer, s’éloignent de ton seuil.
Sur mon front brûle encor la fièvre mal éteinte…
Dans l’ambiguïté grise du Labyrinthe,
J’emporte mon remords, ma ruine et mon deuil…"

Se traînant littéralement jusqu'aux tentes, la lycéenne se demandait sérieusement comment communiquer avec les autres sans support écrit. Certes, elle avait ses mains pour l'y aider mais elle ne pouvait pas tout dire avec, ce pourquoi elle avait alors pris un bloc-notes. Or, depuis son réveil sur cet île, aucune trace de bloc-notes pour noter les éléments étranges de ce voyages servant à enrichir une hypothèse tirée par les cheveux, et encore moins pour "dialoguer" avec ces camarades qui étaient, soit ennuyeux, soit bruyants, soit trop étranges pour qu'elle les approche, en d'autres termes, la voilà dans une situation délicate au possible et elle s'arracherait bien les cheveux pour avoir été aussi négligente.

Au départ, elle prévoyait de prendre la tente la plus proche de la sortie, mauvais sens de l'orientation oblige, autant être près de la sortie, et de la plage, parce que oui, elle n'avait strictement rien trouvé au niveau hauteur autres que les arbres pour voir les étoiles. Elle était alors réduite à grimper aux arbres en jupe -autre note à elle même : voir si elle pouvait obtenir un short par tous les moyens- merci la nuit et le sommeil de la couvrir quelque peu. Cependant, elle voyait la silhouette de quelqu'un d'autre se diriger vers la tente convoitée et se précipita pour voir de qui il s'agissait, selon la personne, elle pourrait peut être négocier, au pire, ce sera sa voisine puisqu'elle occuperait la tente à coté, la troisième selon la carte.

Cette personne était, par chance, la seule qu'elle ne considérait ni comme louche, ennuyeuse ou bruyante, mais elle ne se souvenait que de son prénom : Shae, celle adossée au même palmier qu'elle durant un moment lors de leur réveil. Cette dernière avait écrit un recueil affectionné de son beau-père :"Monde KB" si sa mémoire était bonne, il lui lisait souvent ces poèmes avant de dormir et leur réaction étaient les mêmes selon la teneur du poème choisi : pleurs, sourires, colère. Son beau père était heureux grâce à cette poétesse alors la jeune fille ne voyait aucune raison de la mépriser et c'était bien la seule qui n'avait reçu aucun surnom péjoratif de sa part.

Elle voulait lui parler, la remercier de ce qu'elle avait fait envers son beau-père, mais le mutisme qui l'enfermait depuis si longtemps la bloquait. Parler avait toujours été inutile et elle l'avait bien compris, c'est pour cela que sa voix ne lui répondait plus, contrairement à cette jeune fille dont les vers l'intriguait et voulait aussi l'interroger à ce sujet. Mais ce qu'elle ressentait, c'était surtout une certaine joie d'avoir cette fille comme voisine -si possible- et l'inquiétude que le jeu des deux autres ne l'emporte. Quelque chose qu'elle s'empressa de renier de par l'inutilité qu'il y avait à éprouver cela. Détournant alors son regard d'une jeune fille qui ne lui avait rien demandé, elle replaça une mèche derrière son oreille -bien qu'elle retomberait dans deux minutes mais elle le faisait quand elle était gênée ou autre, une sale manie en bref- avant de se détourner vers la tente numéro trois si libre elle était.

Nous, dormir là où l'on devrait mourir?
Nous reposer aux risques de périr?

Un bruit? Oui, un bruit de pas retenti, toi aussi tu l'as entendu hein? C'était une fille qui se dirigeait vers une tente non loin de la tienne. Tu sais bien qu'être seule dans ce genre de jeu est dangereux, que dis-tu d'aller la voir? Aller vas-y.

Tu te leva alors et marcha vers sa tente pour t'asseoir devant, la tête encore baissée. Ce n'est peut être pas la meilleure idée pour entamer une conversation...

"Bonjour, elle se présente, Shae.
Ultimate poet qu'ils l'appellent
Boddah veut qu'elle vienne te parler
Et cette tente là-bas est à elle."

Bon, ce n'est pas vraiment la façon la plus conventionnelle pour se présenté, mais au moins tu as fais l'effort d'engager une discussion et même de donner quelques informations sur toi, même si celle-ci sont rudimentaires, je te félicite Shae!

Surprise par l'action de la poétesse, la jeune fille fit un mouvement de recul lui rappelant qu'elle avait une cheville qui lui en voulait. Plutôt évident quand on saute d'un arbre pour récupérer une basket perdue en montant. Mais cela n'étant pas la première fois, elle n'avait cure des réclamations de son corps, préférant s'intéresser à son interlocutrice qui aller se retrouver à parler un peu toute seule, mutisme oblige, ainsi que l'absence quasi totale d'un moyen de communication. Quoi ? Elle n'avait pas jugé utile d'apprendre la langue des signes au delà des bases et alors ? Elle avait toujours eu de quoi écrire et c'est pas comme si tout le monde comprenait le langage corporel.

L'interlocutrice en question, qui se nommait bel et bien Shae, était assise devant sa possible tente en face d'elle. La tête baissée, elle ne put voir que ses beaux cheveux roses, comparé aux siens qu'elle négligeait complètement. Mais elle perçut aussi dans sa voix une certaine timidité, comme si se présenter avait été dur pour elle. En même temps, dans les conditions où elles se trouvaient ainsi que visiblement, une habitude commune d'être ailleurs la sociabilisation n'était pas dans leurs domaines de prédilection. Surtout quand elle parlait en vers -ce qui est toujours mieux que de ne pas parler du tout- et qu'on mentionnait quelqu'un d'invisible -ange gardien ?- Et assez parlé, cette fille avait fait l'effort d'engager la conversation avec quelqu'un d'aussi inutile qu'elle et elle pouvait bien lui rendre la pareille.

S'inclinant alors, la jeune fille s'assit à son tour et sortit son ElectroID de sa poche pour le mettre sur son profil et le posa devant son interlocutrice.

Dormir où l'on doit mourrir? [libre, 2 max ] Id12

Puis, remarquant la composition du sol, elle vit qu'elle pouvait "écrire" dessus, ce qui faciliterait la communication. Alors juste au dessus de son manuel électronique, elle se mit à écrire à l'envers pour que l'autre fille puisse lire.

"JE SUIS MUETTE"

Nous, dormir là où l'on devrait mourir?
Nous reposer aux risques de périr?

Et bien, ils ont regroupé d’intéressant spécimen ici, t'es d'accord Shae, cette Mitsuki était différente de ceux qui te snobaient avant cette aventure. N'étant pas doué de la parole, ça vous fait un point commun. Tu pris alors un bâton et écrivit à l'envers sur le sol, créant un cercle de mot autour de son electro-ID:

Là où la mort dort
Le silence est d'or.

Cette fille te plaisait, ultimate astronome, cela t'inspira.

"Shae et Boddah aiment regarder les étoiles
Le ciel tel l'infinie projetée sur un voile "

Tu prononças ces mots en regardant le ciel, il ne faisait pas nuit, mais tu les voyais quand même les étoiles.

Elle n'avait pas tort dans ce qu'elle avait écrit, Mitsuki ne pouvait le nier. Le silence pouvait même être salvateur et elle en avait fait plusieurs fois l'expérience. Mais ça la rassurait, qu'on ne la prenne pas en pitié où que l'on se moque d'elle à cause de son "handicap". Au moins quelqu'un. Pas comme ce Crieur Public numéro deux qui avait affiché ce pathétique air de pitié quand elle le lui avait communiqué. Elle sentait qu'elle pouvait bien s'entendre...Enfin, comparé aux autres, c'était la seule personne qui lui inspirait autre chose que du "mépris", si elle pouvait appeler ça ainsi.

Puis la poétesse avoua son goût pour les étoiles, encore une fois, aucune remarque sur le caractère "merveilleux" ou plutôt inutile du talent l'ayant emmené ici. Cette fille était vraiment différente et dans le bon sens du terme à ses yeux. En la regardant à nouveau, Mitsuki aperçut une tresse bleue dans les cheveux de la demoiselle qui lui parlait, le bleu ayant toujours été sa couleur préférée, elle ne put que la trouver jolie. Puis celle-ci levait les yeux au ciel, comme si elle voyait les constellations en plein jour. L'astronome, elle, pouvait se douter de celles qui étaient présentes au dessus d'elles, alors cela revenait au même. Peut être que ça les aiderait à savoir où ils se trouvent d'ailleurs...mais pour une fois, elle voulait penser à autre chose, moins utile certes, mais elle préférait faire connaissance avec Shae actuellement.

"Tu les vois aussi ?" écrivit-elle sur le sol avant d'effacer quelques instants plus tard pour rajouter, "ça te dit que demain soir, on aille les voir ensemble ?"

Elle admit que c'était une proposition plutôt directe. De plus, les étoiles, elle préférait les admirer seule, alors pourquoi avait-elle écrit ça ? Elle voulait effacer ces mots sur le champ mais sa main ne lui obéissant plus, elle cacha son visage sous ses cheveux, gênée.

Nous, dormir là où l'on devrait mourir?
Nous reposer aux risques de périr?

Tu regardes le sol qui c'était transformer en vrai forum de discussion, tu la regarde écrire... Une invitation de nuit? Non Shae n'y va pas, c'est trop dangereux pour toi!

Boddah refuse que Shae sorte la nuit
La nuit est très dangereuse d'après lui.

Tu regardas alors la jeune fille qui a l'air sincère. Tu te tourna alors, regardant dans le vide.

"Mais regarde Boddah, elle a l'air gentille
Je ne vois en ses yeux aucune aiguille."

Oui tu as raison mais... Attend, attend de voir comment vont les choses, je te rappel que tu ne peux pas mourir.

Regardez les étoiles toutes les deux.
Mais Boddah dit que c'est trop dangereux
Attend que ce cauchemars se finisse
A deux sous les étoiles, que les liens se tissent.

Bien, au moins ça te motivera à survivre ici, sage décision Shae.

Elle le savait, ce genre de choses était inutile et elle l'avait fait. Si elle avait pu, elle aurait enlevé ses lunettes pour se donner une gifle. Mais ce n'était ps comme si regarder les étoiles avec quelqu'un lui plaisait, au contraire, à part son beau-père qui l'avait initié, personne n'avait jamais réussi à l'accompagner lors de ces séances d'astronomie, elle ne supportait pas avoir quelqu'un dans ses pattes après tout. Et puis...pourquoi elle aurait accepté l'invitation de quelqu'un d'aussi inutile qu'elle ? Depuis le début, l'astronome était au courant de sa non-valeur, elle aurait du s'en douter. Bon sang qu'elle était stupide !

Pourtant, le refus était pour une autre raison : dans ces conditions, la nuit était dangereuse, on ne disait pas que minuit était l'heure du crime après tout ? Ce qui la calma, mieux valait penser à sa sécurité d'abord. La muette sentit qu'elle devait prendre exemple, car même si le milieu nocturne est son terrain de jeu et qu'elle savait de défendre, il y aurait toujours plus fort qu'elle. Mais cela ne l'empêcha pas de se sentir bête pour autant. Négliger la sécurité de quelqu'un, son père lui aurait passé un sacré savon si il le pouvait ! De plus, elle ne savait pas si elle serait capable de protéger quelqu'un, elle n'était qu'une...fille de policier ? Astronome ? Ou plutôt, une inutilité humaine non ? C'était plus ça le terme pour la caractériser.

C'est ses dernières paroles qui lui firent relever la tête. Ce n'était pas un refus, la rencontre était juste repoussée ! Elle voudrait presque survivre rien que pour cela. Jetant un regard pour voir si la jeune fille ne lui mentait pas, elle fut soulagée de voir que non. C'était étrange de ressentir ces choses...et inutiles...comme elle. Enfin, elle avouait se sentir moins inutile avec son interlocutrice, c'était la première fois depuis longtemps, si cela pouvait continuer...mais il fallait répondre, même si il n'y avait pas un large panel de réponses dans la configuration actuelle. Elle effaça les inutiles derniers mots et les remplaça par d'autres, qu'elle espérait moins stériles. Tout simplement parce que leur discussion allait se terminer ici, elle ne voyait pas quoi rajouter.

"Je comprends et tu as raison. N'hésite pas à me voir au cas."

Sur ces mots, elle reprit son électroID, se releva et fit un signe de la main à la jeune fille pour lui dire au revoir, mais incapable d'afficher autre chose que cet habituel air distrait qui lui collait à la peau désormais. Puis elle fit le premier pas vers sa tente, lorsque sa cheville se fit plus douloureuse par rapport à tantôt. Ayant forcé sur cette dernière, celle-ci se vengea en refusant de soutenir l'Hoshizora plus longtemps.

Nous, dormir là où l'on devrait mourir?
Nous reposer aux risques de périr?

Hum... Elle comprend ta décision, cette petite a l'air spéciale Shae, tu le sais ça, je te conseil de rester avec. C'est alors qu'elle commença à partir, toi tu restais là les yeux vers le ciel, tant mieux, tu devrais essayer de t’intéresser aux autres aussi...

Tu devrait rester avec Boddah et Shae
Pour que ta cheville puisse un peu se reposer.

Quoi? Shae tu retiens quelqu'un? C'est bien la première fois que je te vois t'inquiété pour quelqu'un qui plus est... Ce jeu risque de te changer.

"Pour survivre, Shae dois changer.
Et mon rêve je retrouverais.
Boddah, tu connais mes pensées
Dans mon monde je retournerais..."

Tes pensées.... Je ne les connais pas toute, mais je suis surement celui qui te connais le mieux en effet... Grandi Shae, mais ne change pas.

"Boddah trouve qu'Hoshi sort du lot
Et que Shae devra grandir
Elles devraient faire comme deux gouttes d'eau
Passer ce barrage et s'enfuir..."

Saleté de cheville qui avait bien choisi son moment pour faire ses réclamations ! Pensa Mitsuki en se retrouvant un genou à terre. Ou comment se ridiculiser devant quelqu'un, encore heureux que ce soit devant Shae, elle ne se méfiait que peu d'elle. Si ça avait été devant un autre, elle ne savait pas si elle s'en sortirait à si bon compte. Mais elle savait en revanche que sa cheville ne lui serait plus d'aucune utilité si elle continuait de forcer ainsi. Et elle devait anticiper, si quelqu'un en avait après elle, une cheville blessée ne l'handicaperait plus qu'autre chose, c'était évident.

Elle décida donc de suivre les conseils de la poétesse en reprenant une position assise, ramenant ses genoux contre elle pour y passer les bras autour. La position était certes enfantine, mais au vu de son état, cela valait mieux que le seiza précédent. Mais elle ne savait pas comment enrichir la conversation, déjà qu'au temps où elle parlait, ses propos avaient une tendance acerbe et cynique, voire menaçante quand on touchait ses points faibles, alors avec son mutisme, elles risquaient fort de voir plusieurs anges passer. Elle voulait parler à cette fille certes, mais lui parler de quoi ?

Elle sortir du lot ? Ce devait être par son inutilité flagrante et son mutisme alors. Parce qu'elle ne voyait pas autre chose qui pourrait la distinguer de ses camarades. Si seulement elle n'était pas...un livre aussi ouvert ! Elle aurait volontiers contré la thèse proposée sinon. Elle baissa son regard perdu dans le vide, posant son front sur ses bras. C'était risible comme elle se sentait différente avec la fille aux cheveux roses ! C'était comme si l'espoir d'avoir de la valeur auprès de quelqu'un la prit. Ridicule ! Elle n'en avait aucune ! Elle était inutile et se demandait pourquoi est-ce qu'elle la retenait. Mais elle n'avait pas le choix avec sa cheville alors...

Minute ! Ne l'avait-elle pas surnommé..."Hoshi" ? C'était quoi ce surnom ?! Jamais on ne l'avait surnommée ainsi. Il faut dire, Hoshizora était le nom de son beau père, qu'elle avait repris dès qu'elle l'avait pu, mais elle était plus habituée à des surnoms...moins sympathiques...Elle garda alors la position actuelle pour ne pas montrer l'embarras qu'elle ne pouvait cacher. L'embarras et puis...un sourire. Oui, un sourire, pour la première fois depuis longtemps. En fait, elle n'avait souri qu'à deux personnes dans sa vie : son beau-père puis son père, personne d'autre. En même temps, Shae lui rappelait en quelque sorte son beau père, leurs yeux semblables, leur air détaché du monde et leur douceur perceptible et sincère. Il fallait qu'elle change elle aussi...au moins avec elle.

"Je remercie Boddah-san pour ces mots, écrivit-elle incertaine, en espérant que vous pourrez vous en sortir. Vous le méritez."

Elle fixa alors sa phrase avec son faible sourire. Si elle devait sauver quelqu'un ici, ce serait bien eux.

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