L'art, un moyen de fuir la réalité... ~ [Libre]

Le procès s'était soldé par une mort de plus.
C'en était presque devenue une chose banale, à présent.

Tandis qu'elle marchait, explorant lentement le nouvel étage, Akame réalisait qu'elle ne faisait que regarder ces abrutis jouer à ce jeu macabre, en attendant que son tour vienne. Ce jeu était vraiment ennuyant. Même les professeurs ne réussissaient pas -à ses yeux- à mettre un peu de piquant dans tout ça. D'ailleurs, elle ne comprenait même pas pourquoi les élèves avaient commencé à tuer. Peut-être parce qu'ils étaient idiots. Oui, c'était sans doute ça. En soupirant, elle entra dans la salle d'art, sans trop savoir pourquoi.
Elle prit un crayon et une feuille, et commença à dessiner. Sans savoir pourquoi non plus. Après le théâtre, la demoiselle avait aussi prit goût au dessin. Bon, elle ne dessinait pas super bien, mais toujours mieux que la moyenne (de toute façon, elle était toujours au dessus des autres, quelque soit le domaine, voyons). Elle se perdit de nouveau dans ses pensées, laissant le crayon danser sur sa feuille.
A propos de ce jeu, la comédienne se foutait royalement de sortir de l'académie ou pas. Elle craignait un peu plus la mort, mais qui n'en avait pas peur? Tout ce qu'elle voulait, c'était échapper à la cruauté de l'être humain. Elle en avait assez de voir ces égoïstes, ces hypocrites, ces menteurs, ces... ces humains qui la dégoûtaient. Et qu'elle soit dans cette académie ou dans n'importe quel autre endroit, elle verrait toujours ces atrocités. Au début, la comédienne avait espéré. Oh oui, elle pensait encore qu'une personne pure et sincère, non souillée par la société, existait. Dans cet endroit.
Qu'est-ce qu'elle pouvait être bête, des fois. Bien sûr que non, ça n'existait pas. Et encore moins dans un endroit comme celui-ci...
C'était évident qu'ils allaient tous mourir, et que ce serait la personne la plus vile qui l'emporterait.
Ou peut-être était-il encore un peu tôt pour dire ça? La comédienne sourit.

- Qui sait ce que l'avenir nous réserve? Eheh...

Elle se repencha sur sa feuille, et continua son dessin, qui commençait à prendre forme. Elle avait commencé à dessiner tous les élèves de l'académie, même ceux qui étaient morts. Tout ces abrutis souriaient, sauf Akame. Parce qu'au fond d'elle, elle aurait bien aimé voir ces idiots heureux ensemble... Elle effaça tout de suite le sourire niais sur son visage. Il ne fallait pas qu'elle oublie qu'elle, elle ne sera jamais heureuse. Jamais. Elle n'avait jamais connu ce sentiment, même si elle en avait eu l'illusion éphémère lors de son enfance, après sa fugue.


Ahh, dessiner lui permettait de s'échapper pendant quelques instants de la triste réalité qui l'entourait... Quoi qu'on en dise, c'était assez agréable.

Une ombre avança dans le couloir menant vers la salle d'art, une ombre tantôt menaçante mais également, avec une démarche légère et raffiné. Oh, ce n'était pas son intention de se balader vainement à la recherche de distraction ! Bien que celle-ci avait disparu également..

Était-ce une épidémie ou bien une dépression commune ? Aucune idée mais bien qu’intéresser par le Désespoir ultime.. Ceci ne lui plut guère. Mais à qui au juste ? Eh bien, à une jeune femme dont le passé est bien sombre, mais le futur..Bien plus encore.
Elle entra alors par hasard dans la salle d'art plastique, havre de culture et d'élégance..Plus ou moins contesté. A sa surprise, elle croisa une des élèves, Yuri Akame de son nom.



Celestia pénétra dans la salle décoré de mille et une oeuvre au goûts douteux, mais plutôt artistique. Et au milieu de toutes ses toiles, la jeune demoiselle du nom de Yuri se dressait là, tel une poupée de porcelaine. Étrangement, aucune mauvaises pensées ne la pourcoura, elle voulait simplement passer un moment avec elle. Parler, œuvrer, peu importe tant qu'il y avais quelque chose a faire. Celestia jeta un oeil par hasard à la toile, avant de poser sa main contre sa propre bouche.



Je lui fis alors un léger sourire, avant de m'installer un peu plus loin sur un tabouret. Ces mots n'étaient pas sans vide de sens, et indirectement, répondais à la question énigmatique de la Comédienne. Elle portait un magnifique masque mais ...Combien de temps encore allait-elle le garder ?

La comédienne fut surprise par les bruits de talons qui rompirent brusquement le silence régnant jusqu'alors dans la salle. Il s'agissait du professeur de la classe C.

- Quelle surprise. Je ne pensais aucunement trouvé une âme en ces lieux. Cette oeuvre, bien qu’incomplète... Peut témoigner d'une certaine beauté. Je te suggère de continuer ! Lui dit-elle.

Akame ne sut pas vraiment quoi répondre. Ça l'avait étonnée qu'on lui dise cela. Elle aurait plutôt imaginé Célestia se moquant d'elle, puisqu'elle représentait un espoir qui n'existerait jamais. Comme quoi... Peut-être qu'Akame les avait jugés un peu vite.
Quoi qu'il en soit, elle sourit avec modestie, puis une autre personne entra. Si ses souvenirs étaient bons, elle se nommait Yukiko Fuwa.

- Cette salle est d’une laideur, ces œuvres n’ont sûrement pas été faîte par un artiste véritable. Cependant, je dois avouer que la vôtre, Mademoiselle Akame, ne me déplaît pas.

Eh bien... Que de compliments. Surtout à propos d'une oeuvre comme celle-ci...

- ... Je vous remercie, lança poliement Akame aux deux personnes présentes. Cependant... Plus je peint cette scène, plus j'ai l'impression que la laisser inachevée lui donnerait un certain charme. Enfin, elle se rapprocherait beaucoup mieux de la réalité...

Mais malgré ce qu'elle venait de dire, elle ne s'arrêta pas de dessiner. Elle ne voulait, justement, pas représenter la réalité. Elle voulait la fuir.
Tous ces visages souriants la répugnaient tout en la rendant heureuse... C'était un sentiment horriblement contradictoire.