Exploration du paradis infernal - Jour 2

Baudelaire - "L'albatros"

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

Spoiler:

Kohan sortit de la cafétéria, laissant les autres à leurs pérégrinations. La révélation de Monokuma sur leur séjour ici avait profondément choqué Kohan, même si il n'osait pas réellement l'avouer. Il avait besoin de marcher quelques temps seul, pour pouvoir réfléchir sur tout ce qui lui était arrivé. Il descendit donc les marches de l'escalier de la cafétéria, en prenant soin de saluer ses comparses, puis sortit de l'hôtel. Dehors, il vit une superbe piscine, qui allait à ravir avec le cadre paradisiaque de l'île. Kohan y prêta peu attention et fonça vers le portail, traversant l'allée qui longeait les bungalows par la même occasion.

Une fois sorti de l'hôtel, Kohan arriva sur la grande allée qui liait tous les lieux importants de la première île. La journée était magnifique, quoique torride, mais Kohan se refusa à se laisser aller à l'oisiveté.

* Il faut que je trouve un moyen de sortir d'ici ! *

Il entreprit d'explorer la superbe île pour trouver une hypothétique sortie. Il vit sur son chemin un pont pour aller vers une autre île, qu'il décida de garder pour plus tard, un supermarché, l'hôtel évidemment, la plage sur laquelle il s'était échoué, et un aéroport. Par défaut, Kohan se dirigea donc vers l'aéroport, qui était la destination logique pour trouver une sortie à cette île. Une fois arrivé à l'aéroport, la première chose qui attira son regard était la pancarte "Bienvenue au paradis !".

Spoiler:

Dans une autre situation, le visage de Kohan se serait fendu d'un rictus narquois, mais il n'avait pas le coeur à ironiser. Il se dirigea vers la piste d'atterrissage pour aller examiner les avions. Après quelques minutes d'observation, il s'aperçut que ces derniers étaient fermés. Ne sachant pas comment faire démarrer un avion, car ses connaissances en mécanique étant des plus lacunaires, Kohan décida d'abandonner. Il fit un tour dans le hall, et se posa sur un banc. Il retira son chapeau, et le tint dans ses mains, observant la broche en forme de papillon.

* Qu'est-ce que tu aurais fait à ma place ? * pensa Kohan, une vague de mélancolie envahissant son esprit.

A la manière de l'albatros, Kohan perdait peu à peu ses ailes. Ailes de son esprit, autrefois libre et vagabond, qui était désormais enraciné dans des considérations meurtrières et une angoisse délétère. Ailes de ces malheureux avions qui ne pourraient jamais décoler. Ailes des oiseaux, qui eux, pourraient voler, se moquant bien de la situation actuelle de Kohan, et le narguant telles d'incessantes piques enfantines. Enfin, ailes de ce papillon rouge, qui signifiait tant de choses pour Kohan, et qui semblait s'en aller vers des cieux plus cléments, laissant Kohan dans une ombre teintée de désespoir morbide.

Ce papillon, Kohan le contemplait pendant de longues minutes, ne semblant pas s'intéresser à l'environnement autour de lui. Plus rien ne comptait vraiment pour lui.

[hrp : si quelqu'un veut venir, vous pouvez :3 ]

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