Un paradis miniature dans une étendue de désespoir.

Ahh… Je commence à avoir vraiment mal à la tête à force d’entendre tous ces gens discuter. Je suis moi-même lassée de parler aux autres. Et puis, l’absence de Kenzo m’a pas mal plombé l’esprit. J’espérais tellement pouvoir le voir et avoir une réelle discussion avec lui... Quelle tristesse. Mais je pense pouvoir faire quelque chose qui pourra me remonter le moral : direction les chambres. Plus particulièrement, MA chambre. Une fois devant la porte, je pris une grande inspiration et tourna la poignée… Un immense sourire venait d’apparaître sur ce visage qui était pourtant si triste il y a à peine quelques minutes.

Ma chambre, avec toutes mes affaires. Mes guitares, mes partitions, mes CDs, mon lecteur de musique, mon casque préféré, et bien d’autres choses. Tout était là. C’était comme atterrir au paradis après avoir traversé les enfers. Le Bonheur ! Je m’empressai de me jeter sur mon lit, toujours aussi moelleux qu’avant, avec ma chère peluche, que Renkin, une personne chère à mes yeux, m’avait offert. La même personne qui m’avait donné cette petite peluche m’avait également offert une magnifique guitare aux reflets bleus… Qui était accrochée au mur, étincelante. Je suis si heureuse d’avoir retrouvé tous mes biens.

Mais je n’ai pas eu le temps de fouiner dans mes tiroirs qu’une personne vint toquer à ma porte, que je me hâtai d’aller ouvrir. Souriante, comme toujours, j’observais celui qui venait pour me voir et lui dit agréablement :

- Salut Kijo, ça va toujours ? Que me vaut l’honneur de ta visite ?

Même si c’était lui, rien ni personne ne pouvait gâcher ma bonne humeur. Même pas Kurokuma. Même pas l’absence de Kenzo. J’étais comblée de bonheur.

Kijo regarda Alice d'un air sérieux. Il savait que ce sourire cache un immense désespoir, mais il ne pouvait pas trouver laquelle. Cependant, Kijo était mécontent. Sa victime/"amie" était malheureuse et ce n'est pas de sa faute ?! Comment c'est possible ça ! Le désespoir qu'il avait en elle était moyen, vous voyez comme quand on va dans un restaurant chinois qui offre un buffet à volonté, mais que vous bouffiez toute la glace à la fraise, les dirigeants trouvent ça "moyen". Cette voix si tranchée dans les intonations et cette "je ne sais pas quoi". Je me suis mis à sourire en lui parlant :

On dirait que tu es retourné à la case départ ma chère. Tu as voulu quitter ce massacre, mais voilà que tu es revenu et de ton plein gré en plus ! Tu dois être maso sur les bords, mais bon. Sho et toi, c'est quoi votre objectif exactement ? Ce n'est pas de me retrouver en tout cas, vu que vous avez pensé que j'étais mort. C'est donc pour une autre raison, je crois. Pour la raison de ma venue, elle est simple : Je veux juste passer du temps avec toi. Je dois dire que j'ai une sorte de respect pour toi. Tu es venu à la Kibougamine, tu as participé à une vie de meurtre, tu as surmonté tous les obstacles en les supprimant...comme moi. Je suis allé à la Kibougamine, j'ai vis une vie de meurtre et j'ai détruit tous les obstacles que j'avais sur mon chemin. Cependant avec toi et les autres, c'est...différent. Comme c'est étrange, tu ne trouves pas ? Tu as donc pris une route différente de la mienne pour ne pas sombrer dans le désespoir ?

Le regard de Kijo était des plus sérieux. Je ne sais pas ce qu’il me veut, mais j’espère avoir eu raison de lui ouvrir ma porte…

« On dirait que tu es retourné à la case départ ma chère. Tu as voulu quitter ce massacre, mais voilà que tu es revenu et de ton plein gré en plus ! Tu dois être maso sur les bords, mais bon. »

Moi ? Masochiste ? Non mais ça va pas ? Enfin bon. Il peut penser ce qu’il veut de moi ça m’est égal. Je  ne suis pas ici par plaisir (bien que retrouver ma chambre et ne plus dormir dehors me fait vraiment du bien). Il voulait connaitre la raison de notre présence ici, à Sho et à moi-même, même si elle parait évidente… C’est alors qu’il poursuivit :

« Pour la raison de ma venue, elle est simple : Je veux juste passer du temps avec toi. Je dois dire que j'ai une sorte de respect pour toi. »

… Euh… Je dois avouer que je ne sais pas vraiment comment réagir. Lui, qui es du côté du désespoir, éprouve du respect pour une simple fille qui est du côté adverse au sien ? C’est assez paradoxal… Peut-être est-ce une stratégie pour faire ami-ami avec moi et ensuite me poignarder dans le dos ? Je n’e n sais rien. Il disait qu’avec moi, c’était différent  qu’avec les autres élèves. Mais pourquoi me dire ça maintenant ? Et pourquoi à moi, alors qu’il sait très bien que je lui en veut pour tout ce qu’il m’a fait… ?

- Tu as donc pris une route différente de la mienne pour ne pas sombrer dans le désespoir ?

- C’est effectivement le cas… Et mon objectif est de prêter main forte aux autres élèves de cette académie afin qu’ils reste du côté de l’espoir, et qu’ils ne tombent pas dans ton camp. Si tu as d’autres question, tu peux entrer, on ne sait jamais, qui sait, peut-être que quelqu’un nous écoute… Et je n’aime pas qu’on écoute mes conversations.

Je lui sourit et l’invita à rentrer dans ma chambre (alias Mon Paradis).

Ces mots ont sonné comme une sorte de coup de couteau dans mon cœur. Normalement, ça me ressentit un sentiment intense, mais là, j'étais...assez déstabilisé. Non, Kijo reprend toi de suite. J'entrais dans la chambre où je pût voir une décoration digne et qui collait totalement à la personnalité d'Alice.

Cette chambre te ressemble au vu du look, mais aussi de la personnalité. Pas étonnant que tu sois revenu finalement.

Je regardai un peu partout. Je pouvais enfin voir la chambre d'Alice autre part qu'à travers des caméras. J'étais surpris de ça. Je baissai les yeux, un instant puis en reprenant une grande respiration. Je commençai a parler avec Alice.

Dis-moi après le tribunal final de votre danganronpa. Vous êtes content du final qu'il y a eu lieu ?

Je la regardai attentivement dans les yeux comme si sa réponse était mon seul moyen de survie.

Kijo est alors entré dans ma chambre, et m’a fait remarquer qu’elle me ressemblait… Je sais pas trop si c’est un compliment ou pas, mais je lui ai quand même sourit, par simple habitude. Il inspectait ma chambre du regard pour une raison que j’ignorais… Il est vraiment très étrange. Je m’assis sur mon lit et continua de le regarder avec la plus grande attention (juste au cas où il fouillerait dans mes tiroirs).

- Dis-moi après le tribunal final de votre danganronpa. Vous êtes content du final qu'il y a eu lieu ?

Je me suis alors mise à rigoler toute seule en repensant à tout ça…

- Excuses-moi, mais à vrai dire… J’aurais préféré que tu meurs pour tout ce que tu nous a fait, lui dis-je en souriant gentiment. Enfin, tu as l’air d’avoir un peu changé. En bien.

J’avais vraiment envie qu’il meurt. Mais finalement, il mérite de vivre, comme chaque être humain, qu’il soit bon ou non.

Sa réponse était un peu celle que j'attendais, même si j'avais préféré un truc du genre : "Oui, j'ai bien aimé faire ce truc, sauf que j'ai eu un peu honte après". Elle avait même dit que j'avais changé... en bien ? Je ne vois pas de quoi elle parlait, mais ce qui était sûr, c'était que mes intentions dans le danganronpa d'Alice étaient différent :

Tu sais. La motivation pour moi d'avoir fait ce danganronpa, enfin celui que tu as participé était pour une raison très personnelle, et j'avais perdu toute raison de vivre après qu'elle soit partie. Enfin excuse-moi. Je dois vraiment être désespérant avec ces paroles, même si je suis l'un des représentants du désespoir

Une raison très personnelle ? De quoi il parle ? Ça m’intrigue… Pour une personne aussi curieuse telle que moi, je vais être prête à tout pour découvrir ce qui l’a poussé à faire le premier Dangaronpa auquel j’ai participé.

- Bien sûr que non, tu n’es pas désespérant… Tu es désespéré. Sinon, quelle est cette raison « personnelle » pour laquelle tu as fait ce fameux Danganronpa ?

J'étais vraiment intriguée... Allais-je enfin découvrir ses réelles intentions ?

Kijo sourira, mais c'était un sourire plutôt chaud et très doux. Il se dirigea vers la porte retourna sa tête vers Alice et parla :

Ce lieu n'est pas un lieu vraiment bien pour parler de ça. Je t'invite donc dans ma chambre pour en savoir un peu plus sur mon histoire

Il passa la porte et disait en s'éloignant :

Invite aussi Sho, si tu le désires. Après tout, ça le concerne lui aussi et surtout, je voudrai voir sa tête de délinquant de plus près pour voir comment il a évolué durant ce temps.